Palimpseste
vidéo 10:52 - 2019
Que reste-t-il ?
vidéos 1:22 - 2019
Gestes de conservation
2018
Enveloppe
2018
Tissus souvenirs
2018
" C'est une robe qui doit bien avoir vingt sept, vingt huit ans. Quand j'étais enceinte de ton frère, Léonard, j'ai acheté ça au sous-sol de la place de la République au Mans. Un endroit où on ne peut même pas imaginer qu'ils puissent y avoir des boutiques. Une boutique c'était installée là avec des trucs un peu baba cool et qui n'existe certainement plus maintenant. Je l'ai porté pendant la maternité. Léonard était né au mois de Juin donc il faisait chaud donc j'étais contente de l'avoir. Depuis, je ne l'ai jamais jeté et je crois que j'aurais beaucoup de mal à m'en séparer parce que c'est pleins de souvenirs. Dès qu'il beau, le soir, même pour allé jardiner, je la remet. Elle a beau être toute décolorée, toute usée, je n'arrive pas à m'en séparer. "
"C'est une robe que je n'ai porté qu'une fois, une après-midi et c'était en Guadeloupe, au mariage de Jean-Yves, notre ami et parce que j'étais enceinte de Léonard et que c'était au mois de Février et pour trouver une robe de cérémonie à cette période, pour aller à un mariage et de maternité, c'était compliqué. J'avais rien trouvé et il a fallut attendre d'être à Point à Pitre pour en trouver une. J'ai trouvé cette robe dans une petite boutique et il faut avouer qu'elle est particulièrement vilaine. Je devais être ravissante, enceinte jusqu'aux yeux, dans ce grand pot de fleurs. Elle n'a donc été mise qu'une fois en 1989 et elle m'avait coûté très chère en plus."
" C'est un tissu qui a une histoire. C'est un tissu que ta grand-mère avait ramené de Thaïlande et c'est de la vraie soie. Quand j'étais enceinte de toi, je l'ai entièrement cousu à la main. Tout a été fait le soir, petit bout par petit bout. Et puis finalement, je ne te l'ai jamais mise, parce que affubler un bébé d'un truc pareil, ce n'est pas possible."
" C'est une couverture de lit d'enfant, elle est ancienne parce qu'elle a trente quatre ans et elle garnissait le lit de Romain. Ce qui ai étonnant, c'est que je ne sais comment elle se retrouve chez moi puisqu'elle garnissait le lit de Romain à une époque où je ne connaissais pas Romain puisqu'il était élevé par sa maman. Il se trouve que cette couverture est arrivé ici. Je ne sais pas trop à quoi elle a pu servir mais je l'ai toujours gardé très précieusement. Romain sait que c'est sa couverture de bébé. Je sais pas trop pourquoi je suis attachée à ce point là à cette couverture. C'est peut-être parce que c'est une époque où je n'ai pas pu m'occuper de Romain, avoir cette couverture, c'est un peu comme si j'avais pu le border dans son lit moi aussi à cette époque là et c'est important pour moi de m'approprier ses toutes premières années de vie à une époque où je ne le connaissais pas. "
Ma mère.
Ma mère.
Portrait de femme
2018
Hikikomori
2017
Dans combien de temps ces feuilles tomberont ?
Combien de temps ces feuilles resteront ?
Un mois ? deux mois ? trois mois ? un an ?
J’aime regarder le soleil,
Je le vois, le soleil qui bouge.
Certain n’y arrive pas.
Je vois même la petite aiguille bouger.
Tout bouge.
Combien de temps ces feuilles resteront ?
Un mois ? deux mois ? trois mois ? un an ?
J’aime regarder le soleil,
Je le vois, le soleil qui bouge.
Certain n’y arrive pas.
Je vois même la petite aiguille bouger.
Tout bouge.
Un temps de contemplation ...
Je considère mes vidéos comme un temps de contemplation. Semblables à une photographie (plan fixe) mais avec ce temps nécessaire à l'observation précise de la scène filmée. On prend le temps de comprendre et de ressentir les choses.
C’est un retrait du monde, celui de l'ermite moderne (Un homme qui dort de Perrec), une femme seule certainement, reclue dans sa maison et qui n'a pour seul échappatoire qu'une fenêtre sur la rue et les arbres. « Cloîtré, l’ermite est une sorte d’homme invisible dont l’existence est mystérieuse. Sa retraite paisible est propice à la prière, mais peut devenir le théâtre de visions affreuses. Ainsi tourmenté par le diable, il fait l’expérience de la part obscure de son âme et sombre dans la folie. » L'ermite cherche un échappatoire, cette quête est vouée à l'échec. Fuyant le monde, il se retrouve face à lui-même, devient fou de ne plus pouvoir communiquer et s'efface.
Le fou est sans mémoire, la forme creuse du fou est traversée par la mémoire de tous. Sa tête passoire est incorporée aux murs.
Comme il n'est rien, qu'il n'offre aucune résistance.
______________________________
Extrait de L’Atlas, De l’art contemporain à l’usage de tous de Denis Gielen, Ed. Musee des arts contemporains, 2 octobre 2007
C’est un retrait du monde, celui de l'ermite moderne (Un homme qui dort de Perrec), une femme seule certainement, reclue dans sa maison et qui n'a pour seul échappatoire qu'une fenêtre sur la rue et les arbres. « Cloîtré, l’ermite est une sorte d’homme invisible dont l’existence est mystérieuse. Sa retraite paisible est propice à la prière, mais peut devenir le théâtre de visions affreuses. Ainsi tourmenté par le diable, il fait l’expérience de la part obscure de son âme et sombre dans la folie. » L'ermite cherche un échappatoire, cette quête est vouée à l'échec. Fuyant le monde, il se retrouve face à lui-même, devient fou de ne plus pouvoir communiquer et s'efface.
Le fou est sans mémoire, la forme creuse du fou est traversée par la mémoire de tous. Sa tête passoire est incorporée aux murs.
Comme il n'est rien, qu'il n'offre aucune résistance.
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Extrait de L’Atlas, De l’art contemporain à l’usage de tous de Denis Gielen, Ed. Musee des arts contemporains, 2 octobre 2007
Pause
2018
Un instant
2018
Déformation
2018
La fugue
2016
Xavier Person – LA FUGUE
« Un peu comme dans le rêve, dans cette grammaire propre au songe, dans cet accroc au temps, sa durée sans durée, une autre temporalité s’envisage peut-être dans la fugue. Une durée autre, dans le rêve peut-être d’une sortie hors du temps, dans le rêve que la vie soit un rêve. « Cette extase ne peut durer longtemps. », écrit cependant Modiano. « Elle n’a aucun avenir. Vous êtes très vite brisé net dans votre élan. » Mais ne peut-on rêver un avenir à ce qui en est privé, ne puis-je songer à la fugue comme s’il s’agissait d’un rêve, pourquoi ne pas m’avancer un tant soit peu dans ce rêve et m’y perdre sur des chemins inespérés, dans des contrées dont je n’ai pas idée encore ? »
Ce sont deux vidéos, une femme circule entre deux pièces (cuisine et chambre), elle s'assoit, ne bouge pas et fixe le spectateur. Je m'intéressais au hors cadre, on entend du son que lorsqu'elle se déplace. On entend les bruits de ses pas entre les deux vidéos. Elle joue le rôle qu'un ermite, inadapté au monde contemporain ,qui se reclus chez lui-même. L'ermite a une volonté spirituelle, c'est pour cela que je parlerais plutôt des "Hikikomori", jeune personne qui reste enfermé pendant des année chez lui, qui vie totalement reclus et est souvent dépendant de ses parents (provient du Japon). Cette vidéo est en lien avec un texte de Xavier Person, cité juste avant. Qui décrit la fugue par le rêve. Dans son enfermement volontaire, l'on ressent de l'ennui mais aussi une acceptation de celui-ci. Prendre le temps, le temps de vivre.
(L'ermite ou l'anachorète est une personne qui a fait le choix d'une vie spirituelle dans la solitude et le recueillement. Les ermites étaient à l'origine appelés anachorètes, l'anachorétisme étant l'opposé du cénobitisme. L'ermite partage le plus souvent sa vie entre la prière, la méditation, l'ascèse et le travail. Dans l'isolement volontaire, il est à la recherche ou à l'écoute de vérités supérieures ou de principes essentiels. L'expérience érémitique, dans sa composante spirituelle, s'approche souvent du mysticisme.)
« Un peu comme dans le rêve, dans cette grammaire propre au songe, dans cet accroc au temps, sa durée sans durée, une autre temporalité s’envisage peut-être dans la fugue. Une durée autre, dans le rêve peut-être d’une sortie hors du temps, dans le rêve que la vie soit un rêve. « Cette extase ne peut durer longtemps. », écrit cependant Modiano. « Elle n’a aucun avenir. Vous êtes très vite brisé net dans votre élan. » Mais ne peut-on rêver un avenir à ce qui en est privé, ne puis-je songer à la fugue comme s’il s’agissait d’un rêve, pourquoi ne pas m’avancer un tant soit peu dans ce rêve et m’y perdre sur des chemins inespérés, dans des contrées dont je n’ai pas idée encore ? »
Ce sont deux vidéos, une femme circule entre deux pièces (cuisine et chambre), elle s'assoit, ne bouge pas et fixe le spectateur. Je m'intéressais au hors cadre, on entend du son que lorsqu'elle se déplace. On entend les bruits de ses pas entre les deux vidéos. Elle joue le rôle qu'un ermite, inadapté au monde contemporain ,qui se reclus chez lui-même. L'ermite a une volonté spirituelle, c'est pour cela que je parlerais plutôt des "Hikikomori", jeune personne qui reste enfermé pendant des année chez lui, qui vie totalement reclus et est souvent dépendant de ses parents (provient du Japon). Cette vidéo est en lien avec un texte de Xavier Person, cité juste avant. Qui décrit la fugue par le rêve. Dans son enfermement volontaire, l'on ressent de l'ennui mais aussi une acceptation de celui-ci. Prendre le temps, le temps de vivre.
(L'ermite ou l'anachorète est une personne qui a fait le choix d'une vie spirituelle dans la solitude et le recueillement. Les ermites étaient à l'origine appelés anachorètes, l'anachorétisme étant l'opposé du cénobitisme. L'ermite partage le plus souvent sa vie entre la prière, la méditation, l'ascèse et le travail. Dans l'isolement volontaire, il est à la recherche ou à l'écoute de vérités supérieures ou de principes essentiels. L'expérience érémitique, dans sa composante spirituelle, s'approche souvent du mysticisme.)